Est-ce ma mission de changer le monde ?
Si le matin j’écris, l’après-midi je réponds aux mails, aux personnes qui ont répondu à mon message de bonne année, pour l’instant environ 70. Une question que je pose à certaines d’entre elles, que j’appelle ma question pour 2022, c’est : comment contribuer pratiquement à rendre ce monde malade plus lumineux et plus fraternel ? Parce que c’est une question qui me préoccupe depuis plusieurs semaines, même plusieurs mois. Mais ce matin, je me demandais s’il était très sage d’avoir ce genre de préoccupation. Est-ce que la santé du monde, et son avenir, reposent sur mes épaules ? Ou faut-il laisser à Dieu le soin de régler ses problèmes, et ceux du monde qu’il a créé, tout seul ? Plutôt que de vouloir changer le monde, le laisser changer par lui-même. Il ne faut pas que je retombe dans l’imaginaire douteux que nous avons, ou que j’ai, une mission à accomplir sur cette planète. J’ai déjà réfuté indiscutablement cette idée en écrivant La vie - jeu, art ou mission. Alors il ne faut pas que ma nouvelle vie soit une vie de missionnaire. Et que je sois bien clair sur les motivations qui m’ont poussé à créer ma structure de partage, en particulier ma Newsletter et ma chaîne YouTube. Qu’est-ce que je désire partager ? Mes sites, ce que j’écris, mes livres… donc mes réflexions et mes idées, et mes regards sur ma vie et sur la vie, comme je les appelle, mais pas nécessairement mes idées militantes pour changer le monde…
Jusqu’à présent, je n’ai pas beaucoup partagé mes idées sur la situation du monde, même si c’est un sujet qui me préoccupe. Bien sûr, je les suggère dans le poème* qui accompagne mes vœux de bonne année. J’ai évité jusqu’à présent de partager des nouvelles alternatives, à part avec quelques amis proches non injectés, car il devient tout à fait déplacé de les envoyer à ceux qui ont rejoint l’idéologie dominante, comme certains de mes amis : ils sont sourds à toute idée qui pourrait mettre en doute leurs nouvelles croyances. Cela m’attriste. Quand on refuse de discuter, d’argumenter sur un sujet, c’est qu’on sait pertinemment qu’on n’aurait aucun argument valable, et fiable, pour défendre ou justifier ses opinions, et pour échapper au ridicule. J’écrivais hier à un ami : dommage que le ridicule ne tue pas… sinon les psychopathes qui nous gouvernent, les scientifiques corrompus qui les conseillent et les journalistes écervelés qui prétendent nous informer seraient tous morts depuis longtemps… ainsi que tous les inconscients qui les suivent comme des larbins.
J’ai créé deux sites, en 2021, qui vont un peu dans le sens de la mission de vouloir changer le monde, ou en créer un nouveau : Co-créer le changement et Nouvelle réalité. Ils s’orientent plus vers la création de quelque chose de nouveau et de plus positif que sur la critique de l’existant. Je trouve que c’est dans ce sens qu’il faut aller : apporter de la lumière, de la sagesse, de la vertu plutôt que de vouloir combattre l’ombre. La lumière élimine l’obscurité par sa présence, sans avoir besoin de la combattre. Les hauts niveaux de conscience de quelques êtres éveillés contrebalancent les bas niveaux de conscience de millions d’êtres endormis, car l’ignorance ne peut pas survivre en présence de l’éveil. Donc, la meilleure contribution est probablement de cultiver sa propre lumière intérieure, son propre éveil, ses propres vertus. Depuis quelques semaines, j’ai retrouvé régulièrement les jhanas* dans ma méditation du matin, même si je n’en fais en général qu’une demie heure, parfois un peu plus et ce n’est que plus puissant. Avec mon nouveau programme, je devrais passer à une heure. Mais j’ai encore besoin de beaucoup de sommeil et je n’arrive pas à me lever tôt, surtout qu’il fait froid (relativement) en ce moment.
* Éveillons-nous !
Éveillons-nous ! Soyons des rayons de lumière
Qui illuminent et réenchantent ce monde malade
L’obscurité ne peut pas subsister dans la lumière
Cessons d’être asservis par les forces de l’ombre
Et démasquons leurs stratagèmes diaboliques
Refusons d’être les complices crédules et serviles
D’oligarques avides qui veulent dominer le monde
Sortons de notre torpeur avant qu’il soit trop tard
Et retrouvons nos valeurs humaines vilipendées
La vérité, la liberté, la confiance, la bienveillance
La sagesse, la transparence, la joie et la fraternité
Ensemble, créons chaque jour une nouvelle réalité
Qui sache nous émerveiller au lieu de nous affliger
* Jhana (pali ; sanscrit : dhyana) : absorption méditative. Les jhanas sont des états de profonde méditation produits par la concentration. Les enseignements du Bouddha citent huit jhanas – quatre jhanas de la sphère matérielle subtile et quatre jhanas de la sphère immatérielle. Si Ayya Khema insistait beaucoup sur l’importance de la pratique des jhanas, curieusement, ils sont rarement enseignés dans les milieux bouddhistes occidentaux, et même souvent déconseillés.
2 janvier 2022, Chiang Mai