Activités utiles et profitables
Hier, je n’ai pas écrit, pour voir si c’était vraiment une activité nécessaire, et dans quelle mesure. Ce fut profitable, car je me suis rendu compte que j’aurais beaucoup de choses à dire, en plus de raconter ce que j’ai fait le jour précédent. Et il me semble que la crise actuelle m’incite à dire des choses que j’aurais pu dire depuis longtemps, mais qui deviennent plus pertinentes, et que je vois peut-être avec plus de clarté maintenant. J’ai l’impression que l’inspiration vient. J’ai ouvert hier un nouveau document appelé Nouveau monde, complémentaire à celui qui se nomme Nouvelle vie. Nouvelle vie concerne les changements dans ma vie, Nouveau monde les changements dans le monde. Les deux sont liés : les premiers devraient conduire aux seconds.
Une question que tout le monde devrait se poser, c’est : « mes activités, dans quelle mesure sont-elles utiles et profitables ? » D’abord utiles et profitables pour moi, pour les autres, pour le monde, ou pour tous les trois ? Et ensuite, lesquelles sont plus utiles et plus profitables que les autres ? Et sont-elles utiles et profitables à court, moyen ou long terme ? Profitables ne veut pas dire celles qui rapportent le plus d’argent, mais celles qui créent le plus de bonheur. Avec ces premières réponses, faire déjà un tri : qu’est-ce qu’il faut garder, et développer davantage, et qu’est-ce qu’il faut réduire ou abandonner. Comme la vie est bien faite, les activités à conserver sont, si on a bien répondu, celles qu’on aime le mieux faire et celles pour lesquelles on est le plus doué. Elles constituent le but de notre vie, la raison pour laquelle nous sommes ici.
Si nous nous rendons compte que la plupart de nos activités seraient à abandonner, et que nous n’avons pas le temps de faire celles qui seraient à conserver ou développer, ou que ce ne sont que des rêves, il faut nous demander où est le problème et quels sont les obstacles qui nous empêchent de réaliser le but de notre vie. Est-ce que ce sont des obstacles intérieurs, comme des croyances, des peurs et des désirs, ou des obstacles extérieurs, comme les demandes et les exigences des autres ou de la société ? Suis-je une victime de moi-même, ou des autres et de la société ? Je constate déjà que je suis une victime, une des principales caractéristiques de l’ombre et des bas niveaux de conscience qui la constitue. Quel est l’opposé de la victime ? Le créateur, celui qui est capable de se créer une nouvelle vie, et de créer un nouveau monde. C’est le dilemme auquel nous sommes confrontés aujourd’hui : continuer à faire des concessions pour continuer à être une victime ? S’efforcer de préserver la sécurité illusoire du statu quo et du passé, du connu, même s’il est douloureux, plutôt que d’avoir le courage de prendre des risques et de plonger dans l’inconnu d’un nouveau futur ?
Dans mon cas, il me semble que le plus important, le plus utile et le plus bénéfique est d’écrire mes réflexions et mes regards sur la vie. C‘est dans cette optique que je suis venu à Khanom, pour avoir le temps d’écrire. Après deux semaines, c’est le moment que je m’y mette. Comme je le relisais dans mon Journal, j’ai l’impression qu’écrire ces réflexions est ce que je fais de plus important dans ma vie, et que je devrais consacrer la fin de ma vie uniquement à cette activité.
24 mars 2020, Khanom